Avent 2 - Préparez les chemins du Seigneur
- Marc THOMAS
- 7 déc. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 déc. 2024
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En cette 2ème semaine de l’Avent, je continue à explorer avec vous l’inouï de ce Dieu qui choisit de s’incarner dans la réalité du monde d’aujourd’hui tel qu’il est. Nous allons nous laisser guider par l’évangile du 2ème dimanche de l’Avent qui va être entendu dans toutes les églises du monde en ce 8 décembre. Comme Jésus qui dit : Cette parole de l’Ecriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit (Luc 4, 21), je cherche avec vous comment cette parole de l’Evangile peut résonner dans nos vies quotidiennes et dans la vie du monde.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (3, 1-6)
Comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :Voix de celui qui crie dans le désert :Préparez le chemin du Seigneur,rendez droits ses sentiers.Tout ravin sera comblé,toute montagne et toute colline seront abaissées ;les passages tortueux deviendront droits,les chemins rocailleux seront aplanis ;et tout être vivant verra le salut de Dieu.
Nos chemins de vie sont souvent tortueux...Je fais parfois des tours et des contours pour éviter…Eviter de m’engager,
éviter celui-ci ou celui-là,
éviter ou fuir des responsabilités à prendre ou des choix décapants,
reporter à demain, fermer les yeux sur la réalité…
Chemins tortueux et rocailleux
quand je suis confronté à des situations imprévues qui bousculent mon quotidien, quand le drame survient dans ma vie, dans la vie de mes proches,
quand j’ai des désirs et que je me crois incapable de les réaliser,
quand je tergiverse sans cesse, incapables de me décider,
quand je m’épuise et quand je stresse face aux situations difficiles,
quand je n’ose pas être moi-même par peur du regard, des jugements des autres,
quand je me disperse dans un surplus d’activité pour éviter de penser,
quand je me noie dans l’alcool et la drogue, parce que la vie est trop dure…
Vous pouvez continuer la liste de ces chemins tortueux et rocailleux.
C’est dans cette réalité difficile que vient résonner la parole de l’Evangile :
Préparez le chemin du Seigneur,rendez droits ses sentiers.Tout ravin sera comblé,toute montagne et toute colline seront abaissées.
Dans cette parole de l’Evangile,
il y a d’abord une bonne nouvelle : les ravins peuvent être comblés !
Mes vides intérieurs, mes abymes et tous mes manques peuvent trouver satisfaction.
Mes sommets démesurés et inaccessibles peuvent être atteints…
Comment ?
Certainement pas en se contentant de prier Dieu pour qu’il nous sauve !
Certainement pas en faisant croire aux personnes en détresse que Dieu va les sauver : il y en a tant qui ont cru aux miracles et qui sont morts dans la détresse !Combler les ravins et abaisser les sommets,
non pas en attendant que Dieu ou la chance nous sourient,
mais en préparant nous-même le chemin du Seigneur !
Il s’agit de se faire cantonniers ou ouvreurs de pistes nouvelles,
en retroussant mes manches, en cherchant des solutions,
en cherchant moi-même comment satisfaire mes vrais désirs,
en mettant de l’énergie plutôt que des bougies pour réussir mes examens,
en osant quitter un milieu toxique sans attendre que les autres changent,
en écoutant mes intuitions, mes inspirations et mes envies
plutôt que de faire du sur-place en pensant que je n’y arriverai jamais.
Certes Dieu vient dans nos vies !
Mais si je m’enferme dans mes certitudes ou dans mes rancœurs,
si je passe mon temps à me lamenter ou à attendre que ça vienne tout seul,
Jamais Dieu ne forcera mes barrages !
Il ne me rejoindra que si je lui prépare un chemin,
si je deviens accueillant à la nouveauté,
si je crée les conditions de mon bonheur et de celui de mes proches et de mes voisins.
les passages tortueux deviendront droits,les chemins rocailleux seront aplanis ;
Nous tous nous sommes un peu tordus, nos vies sont tortueuses
et nous butons souvent sur du rocailleux, parfois nous tombons devant l’obstacle.
Face à cela, nos prières ressemblent souvent à celles d’un enfant qui rencontre un magicien et attend de lui qu’il transforme la vie en paradis merveilleux…
Ou bien nous nous convainquons que rien ne peut changer,
et nous déclarons de façon péremptoire : Je suis comme ça, ça ne changera jamais !
Dans ce contexte résonne une autre phrase de l’Evangile de ce jour :
La parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
La Bonne Nouvelle de l’Avent, c’est bien celle de Jean le Baptise qui prêche dans le désert. Avant d’être un geste rituel, cette plongée dans l’eau pour un baptême de conversion est un acte humain fort auquel Jean invite ses disciples. Plonger dans nos profondeurs, nous convertir, c’est-à-dire nous retourner, et changer !
Plonger dans mes profondeurs en accueillant mes émotions et mes ressentis de tristesse, de déception, d’espoir, de joie...
Lâcher la culpabilité et regarder ce qui est tordu en moi avec empathie.
Identifier les évènements qui m’ont si fort perturbés ou déroutés.
Me libérer de mes conduites destructrices ou toxiques, en me faisant aider chaque fois que c’est nécessaire.
Désinfecter mes blessures du passé, en mettant des mots sur les maux (Jacques Salomé) pour cicatriser mes blessures.
Aller parler à un proche ou à un psy pour déposer ce qui me pèse.
Reconnaître mes erreurs, non pour m’en culpabiliser, mais pour bénéficier de ce qu’elles m’ont appris.
Rechercher en moi les énergies et les ressources pour reconstruire.
Et ainsi me remettre à l’endroit, remettre dans le bon sens ce qui a été tordu et détourné…
Alors nos chemins tortueux deviendront droits
et nos chemins rocailleux seront aplanis.
Il en va de même pour nos relations : relations tordues et blessées par tant de tensions et de conflits jamais traités. Plutôt que de ressasser éternellement avec aigreur ce que l’autre nous a fait, nous pourrions passer à autre chose et aplanir les obstacles.
- Reconnaître que ce qui m’a opposé à l’autre n’était pas si dramatique que cela.
- Distinguer les faits et les personnes, nommer mes désaccords sans juger l’autre.
- Oser dire que des mots blessants dits dans la colère ont dépassé ma pensée.
- Reconnaître mes raideurs et mes certitudes comme les masques de ma peur de perdre la main et de me faire avoir.
- Consentir enfin à une diversité de points de vue, voire à un désaccord qui n’empêche pas de s’apprécier mutuellement.
Ainsi les passages tortueux deviennent droits et les chemins rocailleux sont aplanis.
- Alors des changements s’opèrent, en moi et dans mes relations,
- Des chemins nouveaux s’ouvrent me permettant de découvrir des idées nouvelles,
- Des perspectives inattendues s’offrent à moi, réparatrices et constructives…
C’est ainsi que tout homme verra le salut de Dieu !
Je vous invite à écouter maintenant ce chant de Claude Bernard et Claude Tassin : les paroles disent bien que Dieu, que Dieu nous cherche, mais qu’il a besoin de notre disponibilité à l’accueillir :
Préparons les chemins du Seigneur !
Rendons droits ses sentiers !
Une voix crie au désert de nos cœurs :
« Christ est là : regardez ! »
Voix du Prophète annonçant le Royaume :
Dieu cherche en toi les fruits du repentir ;
Es-tu la terre où Jésus peut venir ?
Es-tu l’arbre où l’amour peut grandir ?
Cri du veilleur dans la nuit de ce monde :
Dieu cherche en toi le soleil de la vie ;
Es-tu la lampe qui brûle et qui luit ?
As-tu le feu du baptême de l’esprit ?
Voix du témoin face aux grands de la terre :
Dieu nous prépare une aurore de joie ;
Es-tu celui qui révèle un espoir ?
Es-tu cet homme où le sang dit la foi ?
Écouter et télécharger le chant : https://www.youtube.com/watch?v=vSkNPTfWfbI
Et l’Avent devient une aventure,
des difficultés s’aplanissent,
nos désirs peuvent être mis en œuvre, nos objectifs peuvent se réaliser,
la rumination toxique fait place à l’espoir et à la motivation…
Ce n’est plus dans une crèche que Jésus va naitre à Noël,
mais dans cette vie nouvelle qui peut enfin couler en nous,
dans nos espoirs ravivés, dans nos énergies renouvelées.
Marc THOMAS – 7 nov 2024
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