Comment prions-nous ?
Dernière mise à jour : 12 mars 2021
Prier... ce n'est pas attendre tout d'un Dieu qui piloterait nos vies comme il l'entend !
Prier... un échange d'amour et d'énergie réciproques... pour vivre ajustés !
Une personne que tu aimes est en difficulté, et tu l'invites à se tourner vers Dieu :
« Prie Dieu, fais brûler un cierge, et fais lui confiance. Il t'aime et il va répondre à ton appel... » Ainsi tu l'invites à attendre passivement que Dieu vienne résoudre son problème et la sauver...
Sa prière est une DÉ-MISSION...
« Prie Dieu pour qu'il t'aide à accepter cette souffrance... Un jour, au ciel du seras récompensé. » Ainsi tu l'invites à accepter sa difficulté
et tu l'encourages à croire que Dieu envoie des épreuves aux hommes pour vérifier leur fidélité.
Sa prière est une SOU-MISSION...
« Prie Dieu et demande lui pardon de te plaindre tout le temps...
D'autres souffrent plus que toi, tu ne devrais pas te plaindre... »
Ainsi tu l'invites à minimiser ses difficultés,
et à se culpabiliser de se plaindre alors que d'autres vivent pire qu'elle.
Sa prière est une RÉ-MISSION....
« Prie Dieu avec l'énergie que tu trouves EN TOI
pour sortir de la plainte,
avec les postures que tu cherches pour changer,
avec les appels que tu adresses à tes proches...
Tout cela dont tu as l’initiative,
plonge-le dans l’amour de Dieu ! »
Ainsi tu l'invites à se prendre en main,
à trouver en lui l'énergie
et les ressources nécessaires pour s'en sortir...
Sa prière est une MISSION !
Quand des humains souffrent, Jésus ne donne jamais un coup de baguette magique...
Souvent il cherche le désir et la volonté de la personne souffrante :
"Que veux-tu que je fasse pour toi ?"...
Et au paralytique, il dit : "Lève-toi (au lieu de rester figer sur ta souffrance),
prends ton brancard (prends à bras le corps tes paralysies)
et rentre chez toi (va vivre ta vie) ! (Marc 2, 11)
Inviter une personne en difficulté à prier
ne te dispense pas de l'accompagner dans la recherche de solutions...
« J'avais faim... soif... et vous m'avez donné à manger... à boire...
Ce que vous avez fait au plus petit d'entre mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (Mt 25, 35).
Dieu respecte trop notre autonomie pour agir à notre place ! Prier, c'est toujours agir.
Et encore… à quel Dieu nous adressons-nous quand nous prions ?
Au Dieu de la tempête ou de l’apaisement ?
Parfois, nous cherchons Dieu dans celui qui déclenche les tempêtes et les orages…
Et nous disons : « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ? »
Et nous prions ce Dieu-là
comme s’il ressemblait aux dieux vengeurs des païens à la force maléfique…
Comme si Dieu ressemblait à des parents sévères qui punissent sans retenue…
Comme si Dieu ressemblait à un chef autoritaire qui écrase sans discussion possible…
Qui donc a eu intérêt à nous faire peur en nous faisant croire en un tel Dieu
dont il faudrait se méfier, se protéger,
ou qu’il faudrait amadouer par nos prières et nos sacrifices ???
Alors que le Dieu de Jésus Christ est
celui qui marche sur la mer démontée pour rejoindre ses disciples dans la tempête,
celui qui donne confiance à Pierre en l’appelant à marcher sur les eaux
celui qui le prend par la main quand il s’enfonce…
« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba » (Mt 14, 24-36) !
Quand nous prions, il est temps de quitter nos caricatures
qui repoussent Dieu là-haut dans une position dominatrice,
dans une toute-puissance qui manipule et qui écrase.
Il ne s'agit même pas d'aller vers lui, puisque c'est lui le premier qui vient vers nous !
Il est temps d'accueillir avec reconnaissance
le Dieu qui vient nous rejoindre là où nous sommes…
dans une toute-puissance d’amour.
Marc THOMAS - ddtlj@orange.fr
Photo Solène Tournier.
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