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Photo du rédacteurMarc THOMAS

Se séparer pour se relier


J'ai écrit ce texte à deux couples venus me voir successivement

parce qu'ils avaient une perspective de séparation vécue douloureusement...


Ils veulent tous les deux se séparer,

et pourtant des sentiments demeurent…

Ils s’attirent et se repoussent à la fois…

Chacun attend encore de l’autre

ce qu’il ne peut plus lui donner…

Relation « confusionnelle » toxique

où je n’existe qu’en dénonçant l’autre…

La déception devient aigreur,

Même les sentiments et les attraits

deviennent poisons…


Je veux me séparer parce que tu…

un tu qui charrie reproches et jugements…

un tu qui rend l’autre coupable de ma souffrance…

un tu qui tue en transformant le cœur en rancœur…




Une seule issue

pour désintoxiquer la relation,

pour distinguer le sentiment

de son jumeau toxique :



Je veux me séparer parce que je…

Un je qui ne parle que de moi et ne dénonce plus l’autre…

J’ai besoin de respirer et de vivre à mon rythme…

Je choisis d’être entier, sans être sa moitié…

Je choisis d’être autonome et libre au milieu des autres…

Je pose les limites qui me protègent de l’insupportable…


Je suis responsable de mes besoins à satisfaire, sans dépendance…

Je garde la clef de mon bien-être, sans la remettre à l’autre…

Je me distingue et me relie à la fois, sans confusion…

Je vois surgir mon désir d’être et d’aimer, sans emprise …


Dégagé de toute rancœur et de toute agressivité…

Libéré des impatiences à attendre que l’autre change…

Renonçant à accuser et à juger pour rester centré en moi…


Je me sépare parce que je…

J’ose m’écouter et prendre soin de moi…

Je choisis d’écouter l’autre avec respect sans vouloir le changer…

Je me protège plutôt que de m’intoxiquer de mon aigreur


Séparé pour être moi, depuis la coupure du cordon ombilical…

Séparé pour aller vers, en relation sans fusion ni confusion…


Ainsi nous pouvons nous relier,

ou nous réconcilier, parfois jusqu’en alliance…

chacun peut être soi en présence de l’autre…

chacun aime être soi en aimant l’autre dans son altérité…

construisant des relations qui soutiennent et libèrent à la fois,

nos deux désirs s’allient sans s’enchaîner…



Marc THOMAS

 

Pour le dire en chanson


Un chant de Mannick

ou quand nos relations vérifient leur solidité dans le gros temps !


Je connais des bateaux qui restent dans le port De peur que les courants les entraînent trop fort, Je connais des bateaux qui rouillent dans le port A ne jamais risquer une voile au dehors. Je connais des bateaux qui oublient de partir Ils ont peur de la mer à force de vieillir, Et les vagues, jamais, ne les ont séparés, Leur voyage est fini avant de commencer. Je connais des bateaux tellement enchaînés Qu’ils en ont désappris comment se regarder, Je connais des bateaux qui restent à clapoter Pour être vraiment surs de ne pas se quitter.

Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux Affronter le gros temps quand l’orage est sur eux,

Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu

Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.


Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini De s’épouser encore chaque jour de leur vie, Et qui ne craignent pas, parfois, de s’éloigner L’un de l’autre un moment pour mieux se retrouver.

Je connais des bateaux qui reviennent au port Labourés de partout mais plus graves et plus forts, Je connais des bateaux étrangement pareils Quand ils ont partagé des années de soleil. Je connais des bateaux qui reviennent d’amour Quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour, Sans jamais replier leurs ailes de géants Parce qu’ils ont le cœur à taille d’océan.





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