top of page

3. Sacrement de l'amour

Photo du rédacteur: Marc THOMASMarc THOMAS


Fête des amoureux… Fête de l’amour… Quel amour ?

Bonheur à vous les amoureux ! Bonne fête à vous les amoureux !

 

Dans les deux précédentes émissions, à l’occasion de la fête de la St Valentin, je vous proposais de laisser résonner nos histoires d’amour ou nos désirs amoureux avec les textes que je vous proposais. Nous avons parlé d’« un amour à faire », et nous nous sommes demandés à quelles conditions « l’amour peut-il durer ? ».

 

Aujourd’hui je propose aux chrétiens – où à celles et ceux qui cherchent à les comprendre et à les connaître – de mettre en résonnance ces expériences d’amour ou ces désirs amoureux avec le sacrement du mariage.

 

Pour les catholiques, le sacrement de mariage engage les mariés à vie, s’ils sont dans des conditions de lucidité et de sincérité quand ils demandent à se marier. Or, les enquêtes publiques montrent qu’en France, 45 % des mariages se terminent par un divorce. Que penser de tout cela ?

 

 

LE MARIAGE, SACREMENT DE L’AMOUR


Savez-vous pourquoi le sacrement de mariage est présenté par l’Eglise comme un engagement définitif ? Et pourquoi le divorce n’est pas reconnu dans l’Eglise catholique ?

 

Parce que les nouveaux époux deviennent le sacrement de l’amour de Dieu ! C’est-à-dire que leur amour conjugal manifeste et réalise quelque chose de l’amour de Dieu.

 

Et comme l’amour de Dieu est indéfectible, comme rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu, comme Dieu est fidèle à l’humanité pour l’éternité, alors le sacrement de cet amour divin qu’est le mariage ne peut pas être rompu, de même que l’amour de Dieu pour l’homme ne peut pas être rompu.


C’est merveilleux qu’un amour humain puisse manifester l’amour indéfectible de Dieu pour les hommes… Mais est-ce cela que demandent la plupart des personnes qui viennent se marier à l’Eglise ?

 

Ils demandent à l’Eglise de fêter leur amour, leur bonheur, le rassemblement de leurs familles et de leurs amis… Parfois même, après quelques années de vie commune, ils pensent qu’un mariage va conforter les fragilités apparues au fil des ans...


Celles et ceux qui veulent être sacrement de l’amour indéfectible de Dieu sont une infime minorité. Celles et ceux qui sont sûrs que leur engagement durera toute leur vie ne sont probablement pas la majorité non plus : beaucoup ont fait un contrat de mariage qui pourra faciliter la séparation…


Faut-il vraiment leur imposer un sacrement de mariage définitif ?

Je me demande parfois si nous ne faisons pas comme ceux dont parlait Jésus qui « attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens. » (Mt 26, 4)

 

CÉLÉBRER LEUR AMOUR ET PAS FORCÉMENT LE MARIAGE ?

 

Ne pourrait-on pas commencer par célébrer l’amour humain par une démarche qui ressemblerait au catéchuménat ou à l’initiation chrétienne ? Une célébration et un accompagnement qui réponde aux attentes des mariés et qui leur permette de découvrir la présence de Dieu là où ils en sont dans la recherche du sens de leur vie et de leur foi ?

 

Je posais ces questions dans une émission sur Radio Arc en Ciel en 2021. Et je trouve dans le Journal La Croix ces paroles du Pape François :

 

« La préparation au sacrement exige du temps, comme pour les vocations sacerdotales ou religieuses. Il faut faire la préparation « avec proximité, sans se faire peur, lentement » : « C’est un chemin de conversion ». Faisant ainsi l’éloge de la patience, le pape a souhaité que les prêtres développent un « apostolat de l’oreille » : « écouter, accompagner ».

 

« Tant de fidélité dans les cohabitations »

Toujours s'appuyant sur des exemples argentins, le pape a aussi constaté, sans juger, que la plupart des couples venant aux préparations au mariage cohabitaient déjà. « Ne pas dire toute de suite « Pourquoi tu ne te maries pas à l'église », a-t-il recommandé aux nombreux prêtres présents : « Non, accompagnez-les, attendre et faire mûrir la fidélité ». « Pourtant, vraiment, je dis que j'ai vu tant de fidélité dans ces cohabitations, tant de fidélité », a observé l'ancien archevêque de Buenos Aires. « Je suis sûr que ceci est un vrai mariage, ils ont la grâce du mariage justement par la fidélité qu'ils ont ».


N'êtes vous par surpris que le Pape parle ainsi de ce que nous appelons habituellement « cohabitation » ou « concubinage » ? Laissez-vous donc surprendre !!!


 

« CE QUE DIEU A UNI, QUE L’HOMME NE LE SÉPARE PAS » (Mc 10, 9)

 

Mais Dieu a-t-il vraiment uni tous ceux qui se sont mariés à l’Eglise ?


Le 16 juin 2016, lors de l’ouverture du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, le pape François, interrogé par des laïcs, leur dit : « La majorité des mariages célébrés dans l’Église catholique sont nuls », et comme ces personnes, surprises, demandaient des précisions, le Saint-Père reprit : « La grande majorité des mariages célébrés dans l’Église catholique sont nuls. »  (…)

 

Le pape déclare que ceux qui se marient sans comprendre l’importance de leur engagement sacramentel – ce qui malheureusement est le cas de tant de personnes, même de bonne volonté – ne sont pas réellement mariés selon ce que l’Église voit dans le sacrement de mariage. (…)

 

Et le pape continuait : « Que de travail pastoral pour le bien de tant de couples et tant d’enfants, souvent victimes de ces questions. Ici aussi une conversion pastorale des structures ecclésiastiques est nécessaire pour offrir la “justice” à ceux qui s’adressent à l’Église pour faire la lumière sur leur situation conjugale. » (Extraits du journal La Croix)

 


UNE SITUATION CONCRETE DE SÉPARATION


 Pour confirmer tout ce qui vient d’être dit de façon générale, je termine ce parcours en vous partageant ce que m’a écrit sur Messenger une amie réunionnaise qui me parlait de sa séparation avec son mari.


En faisant la relecture de notre histoire de couple, ce que je vois c’est que ce n’était pas la volonté de Dieu mais la mienne et j’étais aveugle.

 

Tout ce que je voyais c’était que je vivais en concubinage et que je voulais sortir de cette situation et en même temps, je l’aimais et c’était le père de mon enfant.

 

Comment dire mieux que ce n’est pas Dieu qui a uni ce couple, même s’ils ont célébré leur mariage à l’église ! Cette amie évoque sa culpabilité d’être en concubinage. Le Pape lui-même disait à ses prêtres : « « Ne pas dire toute de suite ‘Pourquoi tu ne te maries pas à l'église ? » et invitait à les accompagner pour qu’ils ne s’engagent pas trop vite, ni par culpabilité, ni par simple besoin de faire la fête.

 

Mon amie continue : J’avais dit à mon mari : « je me marie, et pas dans dix ans ». Sauf que lui n’était pas guéri de sa relation précédente. Et dans les faits, j’aurais dû fuir plutôt que de rester et accepter tout ce qu’il a pu dire.

 

Lui s’en foutait royalement du sacrement et pour moi c’était ce qu’il y avait de plus précieux. Quand je revois ou réentends toutes ces choses blessantes qu’il a pu me dire, ça résonne comme « ce n’est pas de l’amour. L’amour ne blesse pas et ne détruit pas »

Lui parlait de faire et moi d’être. Nous n’avions pas le même langage, ni les mêmes valeurs. Dans ma vision du mariage, il y a pleinement la présence de Dieu mais ce n’était pas son cas. Il blasphémait sans cesse. Et j’ai toujours aimé pour deux.

 

Par contre, je crois fermement que c’est Dieu qui m’a sortie de ce mariage. Si je ne l’avais pas quitté parce qu’il voulait me pousser à l’avortement, je serais toujours à ses côtés à me faire maltraiter verbalement et psychologiquement.

 

 

 

En terminant ce parcours de trois émissions sur l’amour, j’ai envie de tenir ensemble

les merveilles de l’amour et ses fragilités…

la passion de l’amour qui souhaite que ça dure toujours

et les failles, les ruptures et les séparations

la grandeur d’un amour humain signe de l’amour indéfectible de Dieu pour l’humanité

et la difficulté de le traduire dans le quotidien d’un couple.

 

Puisse l’Eglise accompagner d’abord

les fragilités, les échecs et les fautes, sans juger les personnes

comme le Christ l’a fait dans l’Evangile avec les petits, les publicains et la femme adultère,

et ainsi témoigner d’un amour indéfectible de Dieu pour tous et pour chacun,

un Dieu qui va d’abord rejoindre le pécheur dans sa misère

et qui dénonce le pharisien qui se croit juste

 

Bonheur à vous les amoureux !

Honneur à vous les blessés de l’amour et de la vie !

 

Marc THOMAS – février 2025

1 Comment

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
Sonia
Feb 22
Rated 5 out of 5 stars.

Merci Marc pour ces paroles. Il se trouve que je les écoute alors qu'un couple d'amis se marie aujourd'hui même, drôle de coincidence ! J'ai été très touchée de comprendre pourquoi le sacrement du mariage appelle un mariage "pour toujours". J'ai été touchée par l'immensité de l'amour de Dieu et mon aspiration à me laisser conduire par Lui! Je ne me suis jamais mariée mais je me souviens avoir déjà dit en plaisantant que si je rencontrais un homme, j'aimerais me marier "à la fin", comme pour marquer et témoigner de l'amour qui a grandit en nous et entre nous. Ce que tu partages donne une dimension encore plus profonde à ce que je m'étais dis à l'époque, merci. P…

Like
  • Facebook
  • Youtube
  • LinkedIn Social Icône
  • RSS Social Icône
  • Youtube
  • LinkedIn Social Icône

© 2021 by Marc THOMAS par Wix.com

bottom of page