Prends la violence à contrepied !
« Si on te frappe sur une joue, tends l’autre »
C’est une phrase de Jésus dans l’Evangile des chrétiens ( Matthieu 5, 39).
Ce n’est sûrement pas une invitation à aller chercher les coups !
Car il s’agirait d’une invitation à se laisser violenter et à accepter d’être victime,
ce qui serait contradictoire à tout l’Evangile et aux Droits de l’Homme.
C’est donc plutôt :
- ne réponds pas aux coups par les coups : tu enclencherais une spirale de violence !
- ne t’enfuis pas devant la violence : tu conforterais le violent !
Et surtout :
fais face à la violence :
quand tu as quitté la spirale de la violence et la peur qui te fait fuir,
présente toi debout face au violent
soutenu par ta seule force intérieure
comme ce chinois devant les chars de la place Tien An Men.
Seule ta force intérieure ferme et non violente peut désarmer la violence.
Impossible pensez-vous ?
Il ne s’agit pas d’aller affronter le violent
une fleur à la main !
Un boxeur ne va jamais au combat
sans s’être protégé,
un pompier se protège pour aller face au feu !
Apprends d’abord à te protéger,
là où d’habitude tu subis.
Apprends d’abord à canaliser tes émotions,
là où d’habitude elles te font exploser ou imploser.
Apprends d’abord la confiance en toi,
là où d’habitude tu perds tes moyens
Apprends d’abord à laisser à l’autre sa violence
là où d’habitude tu te justifies
Apprends d’abord que tes blessures viennent d’un manque de protection de ta part,
là où d’habitude tu crois que c’est l’autre qui t’a blessé
Apprends d’abord à ne pas prendre pour toi les jugements
qui d’habitude te font mal.
Travail colossal pour faire cet apprentissage ? Non !
Commence par l’aspect que tu penses être le plus simple pour toi,
et tu verras que les autres s’enchaînent tout seul !
Alors tu quitteras le statut de victime,
tu ne récrimineras plus en boucle sur ce que l’autre t’a fait,
tu ne oseras dire non pour te dégager des relations toxiques,
tu prendras soin de tes propres blessures
et tu les désinfecteras par la parole pour qu’elles cicatrisent.
Alors tu pourras tendre l’autre joue sans prendre des coups…
La plupart des violents seront pris à contre-pied et ne te frapperont pas !
Ta force intérieure « en toi » aura désarmé la violence qui le met « hors de lui ».
Reste quelques situations trop explosives pour pouvoir les affronter. Comme des policiers se retirent lorsqu’ils n’ont pas les moyens de faire face,
retire-toi, protège-toi,
ne t’acharne pas à vouloir convaincre celui qui ne veut pas t’écouter…
Trouve la bonne distance protectrice et porte plainte si nécessaire.
Non comme une fuite, mais comme un refus de la violence qui détruit.
Et puis ne passe pas ton temps à ressasser, ruminer, raconter…
car tu rumines un produit toxique qui te pourrit la vie. Quand un boxeur voit arriver un direct pleine face,
il fait un pas de côté pour éviter et se protéger
et le violent pris à contre-pied se retrouve dans les cordes…
Ta force intérieure est une force fragile, comme l’amour,
mais c’est la seule qui puisse désarmer le violent.
Marc THOMAS - 13 juillet 2021
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