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  • Photo du rédacteurMarc THOMAS

Dépouillés jusqu'à la mort

Vendredis saints de tous les jours

Méditations sur les vendredis saints des humains…


C'est le temps de la vérité : le Tout-Puissant n'est qu'un pauvre homme.

De sa naissance dans une grotte à son ensevelissement dans une grotte,

il n'est Tout-Puissant que dans l'impuissance,

et dans la même fragilité de tout homme.

C’est la Toute-Puissance de l'amour livré :

« Ceci est mon Corps qui est pour vous. »


Dans la souffrance,

tous les masques tombent

et l'homme est confronté à sa vérité.

Devant la mort,

tous les artifices s'effondrent,

toutes les idoles s'évanouissent :

« Voici l'homme ».

Voici l'homme décapé, car tout est purifié au creuset de la mort.

Voici l'homme émondé comme la vigne, pour porter fruit.


« Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la Vérité. » (Jn 18, 37)


Ce n'est qu'aux portes de la mort que Jésus assume son titre de Roi,

parce que là seulement il apparaît dans sa vérité.

Vérité de Dieu, vérité de l'homme.

Amour échangé et salut proposé :

c'est le temps du salut.


C'est le temps du dépouillement :

le Tout-Puissant dépouillé de ses vêtements et de son humanité,

le Tout-Puissant défiguré et décharné sur une croix.


Dans la souffrance, tout homme est dépouillé de ses protections et de ses sécurités.

Devant la mort, tout homme est seul, nu comme à sa naissance,

obligé à tout lâcher, même son dernier souffle.

Un premier souffle inhalé par le Dieu créateur, un dernier souffle rendu au Dieu Sauveur.

Dépouillé, confronté à l'essentiel.

Et « tout est accompli » quand « il remit l'Esprit ». (Jn 19, 30).

Dépouillé, c'est le temps de l'Esprit.


C'est le temps de l'absence et du vide.

C'est le temps du doute.

Dieu est mort, il se tait, le tombeau est fermé.


Dans la souffrance de tout homme émerge le doute ou la révolte :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46).

Devant la mort de l'être aimé, l'absence et le silence crient plus fort que tous les cris :

le vide creuse, il nous évide.


Evidés, nous sommes rendus capables de recevoir,

et de croire par-delà tous les doutes et toutes les certitudes

« J'ai soif » dit Jésus.

L'absence et le vide ouvrent le temps du désir :

demain le tombeau sera ouvert comme un désir, comme un désir vivifiant.

« Déliez-le et laissez-le aller » avait dit Jésus

aux proches de son ami Lazare sorti de la mort du désir !

C'est le temps du désir.


Lire aussi : Un homme de passion

Vendredi Saint de tous les jours
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Marc THOMAS

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