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Interroger nos prières - 1



Nos prières sont-elles vraiment des prières chrétiennes ?

Je me permets de poser cette question quand je lis l’Evangile (Mt 6, 5-8) :


Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.


Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.


Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.


Je voudrais donc interroger nos prières, dans l’esprit de ces paroles de Jésus : nos prières sont-elles bien des prières chrétiennes ?


Je vous propose de réfléchir ensemble à cette question en trois temps :

  • dans l’émission en cours d’abord, en reproduisant ici ma participation à une discussion que j’ai eue à ce sujet sur Facebook avec des personnes de la Réunion ;

  • dans l’émission de la semaine prochaine qui sera diffusée pour la 1ère fois le samedi 7 octobre à 9h, je vous partagerai mes convictions sur la prière chrétienne en vous invitant à réagir avec vos propres convictions.

  • et dans un troisième temps, je vous proposerai de dialoguer en direct sur l’antenne de Radio Arc-en-Ciel Réunion, dans le cadre de mon émission « Dieu de tous les jours diffusée le samedi 7 octobre de 9h à 10h.


Je commence donc à vous partager ce que j’ai exprimé en commentaire sur une page Facebook. Comme quoi les réseaux sociaux peuvent aussi être des lieux de réflexion et de partage !


Une personne écrivait ceci sur le Facebook de Sœur Sandrine : des fois on est fatigué de prier pour la même chose, mais on tient bon ! J'essaye de rester ferme dans la foi, dans la confiance et la persévérance.


J’ai répondu ceci :

Parfois, ce n'est pas la prière qui résout nos problèmes.


Quand on est malade, la prière ne guérit pas, mieux vaut aller chez le médecin et prendre les médicaments prescrits.


Quand on est triste ou éprouvé, la prière ne suffit pas : mieux vaut aller parler à quelqu'un de confiance qui saura nous écouter et qui, sans donner de conseil, nous aidera à trouver la solution.


Quand un jeune passe un examen, ce n'est pas la prière ni le cierge qui va le faire réussir, mais c'est sa motivation, son travail, et le soutien que nous allons lui apporter...

Parfois nous demandons à Dieu de faire à notre place... et nous nous étonnons qu'il ne réponde pas... Il respecte trop nos capacités !


Mon intervention a suscité des interrogations : mais alors la prière ne servirait à rien ? N’est-ce pas la prière qui donne la foi, l’énergie, la motivation ? Et les miracles à Lourdes ? Et les conversions ? Et Dieu dans tout cela ?


Sur Facebook j’ai donc précisé mon propos. Je ne prétends pas énoncer la vérité, simplement mes convictions sur lesquelles je vous propose de réagir et d’échanger la semaine prochaine, samedi 7 octobre entre 9h et 10h, en direct sur les ondes de Radio Arc-en-Ciel.

Ma conviction est que Dieu n'intervient pas dans la vie des hommes quand c'est de la responsabilité des hommes de poursuivre sa création, depuis que le Créateur a chargé les humains de cultiver la terre et de lui faire produire ses fruits...


La prière permet d'abord de rester relié au Dieu auquel nous croyons, de nous recentrer à la source de nos énergies (comme le font tant d'autres religions ou courants spirituels), et, ce faisant, de permettre à Dieu d'agir à travers nous....


La prière chrétienne n’est jamais du marchandage qui demanderait à Dieu de faire à notre place... Elle ne nous met pas dans une attitude de soumission devant un Dieu qu’il faudrait supplier de répondre à nos désirs. La prière chrétienne est la même que celle des psaumes où l’homme et la femme se présentent devant Dieu tels qu’ils sont, avec leur joie et leur fierté, avec leurs épreuves et leurs douleurs, avec leurs réussites et leurs échecs, avec leurs espoirs et leurs détresse… Non pas soumis à un Dieu qui ferait la pluie et le beau temps pour récompenser ou punir, mais comme des enfants tellement heureux d’être eux-mêmes devant leurs parents, dans la joie et l’enthousiasme, dans les larmes et les déceptions, dans la danse et dans les câlins…


La prière chrétienne est d'abord gratitude, action de grâces, mais aussi appel au secours, appel à l'aide jamais déconnecté de la communion fraternelle, c'est-à-dire que la réponse à notre appel à l'aide vient le plus souvent par nos frères et sœurs et par la solidarité humaine... Ce sont les conséquences de l'Incarnation de Dieu qui habituellement n'agit pas par miracle, mais par son incarnation qui se poursuit dans tous les gestes humains.


Et pourquoi donc faudrait-il rabâcher sans cesse nos demandes à Dieu en espérant qu’il entende, puisque nous croyons en un Dieu d’amour, qui n’est qu’amour, que don et pardon, et qui nous donne cela gratuitement à chaque instant avant même de l’avoir demandé…


Alors si nous avons l’impression de ne pas être exaucés, il serait bon de réinterroger ce que nous demandons à Dieu, et consacrer autant d’énergie à le trouver par nous-mêmes qu’à le demander en attendant passivement que ça nous soit livré…


Je tiens aussi à entendre les personnes qui disent prier depuis des années pour demander à Dieu quelque chose qu’ils n’ont pas reçu et qui se croient abandonnés par Dieu... Alors qu'ils trouveraient plus facilement Dieu en cherchant de l'écoute, du soutien, de l'aide autour d'eux...


Par exemple, si je demande à Dieu qu’il me protège du mal, peut-être faut-il d’abord que je me demande comment je peux m’en protéger moi-même, comment je peux faire appel à des proches, quels choix je peux faire pour être dans une vie plus sécurisée et plus sereine…


Si je demande à Dieu de me faire réussir dans un examen ou dans mon projet, peut-être faut-il d’abord que je me demande quels moyens je prends pour réussir, quels ont été les obstacles qui m’ont empêché de réussir, quels soutiens je peux trouver autour de moi plutôt que de vouloir me débrouiller tout seul.


Oui le débat est à suivre... Merci de le permettre !


Nous poursuivrons cette réflexion la semaine prochaine et nous entamerons le dialogue en direct.


En attendant, je vous propose de rester dans ce même esprit en chantant avec Noël COLOMBIER : Entre nos mains tu es le pain. Ce chant dit merveilleusement bien que notre prière et notre vie sont intimement liées : le pain reçu avec gratitude dans l’Eucharistie ne nous est donné que pour être partagé : ces mains agrippées au travail, ces mains de la joie, de l’amitié, de l’accueil, ces mains du pardon, du prendre soin et du don… ces mains de nos actions quotidiennes sont notre vraie prière : sans elles nos célébrations, nos eucharisties et nos louanges n’ont pas de sens ! D’ailleurs, l’Eucharistie ne peut pas être célébrée sans le pain et le vin désignés comme « le fruit de la terre et du travail des hommes » : la présence du Christ surgit du fruit de la terre et du travail des hommes !



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Marc THOMAS


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