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Réparer des relations abîmées


A l’approche de la Toussaint et de la Commémoration de tous les fidèles défunts, Le Directeur de Radio Arc-en-Ciel, Jean-Denis Ferrère, m’a adressé le message suivant :

« Il y a malheureusement beaucoup de conflits familiaux à la Réunion suite au décès des parents et familles, surtout autour de l'héritage...

En cette année de l'espérance, peut-être qu'il peut y avoir un éclairage sur comment rebondir à l'occasion de la mémoire des défunts pour refaire la Paix en famille... entre frères et sœurs... 

Comment faire un premier pas vers l'autre, surtout si les personnes se retrouvent au milieu du cimetière, ou comment préparer cet instant ?

 

Je réponds volontiers à cette demande pour deux raisons :

 

  • d’abord, mon émission de la semaine dernière rappelait que la fête du 2 novembre consiste à faire mémoire et à rendre honneur aux défunts… et la meilleure manière de leur rendre honneur est probablement de chercher les moyens d’apaiser les conflits familiaux, surtout ceux liés à ce que nous avons hérité d’eux.


  • la deuxième raison concerne l’invitation que j’ai lancée à tous les auditeurs de mon émission de se retrouver le samedi 22 novembre de 9h à midi à La Délivrance, à St Denis, pour travailler ensemble sur les questions suivantes : comment réparer des relations abîmées ? Comment apaiser les tensions en famille ou entre voisins ? Comment pardonner ? Je vous donnerai en fin d’émission tous les renseignement concernant cette invitation.

 

Les querelles familiales autour de l’héritage sont fréquentes. Elles viennent souvent du fait que chacun a voulu tirer le meilleur parti pour lui-même de ces héritages. Les plus influents cherchent à imposer leur volonté aux plus timides. Ceux qui ont accompagné les parents jusqu’au bout voudraient que leur implication soit mieux reconnue. Le testament des parents n’existe pas ou n’est pas clair : il semble injuste parce qu’il aurait avantagé l’un plutôt que l’autre.

 

La mort des parents fait aussi rejaillir des jalousies du passé, des blessures d’enfance jamais traitées, l’un des enfants pensant qu’un autre a été préféré ou avantagé… Ou bien on s’est déjà bagarré parce qu’on n’était pas d’accord sur la meilleure manière d’accompagner des parents en perte d’autonomie…


Les mariages des enfants créent aussi parfois des tensions, et certains présentés comme des « pièces rapportées » dans la famille sont suspectés d’influencer leur conjoint pour des intérêts extérieurs à la famille d’origine.

 

Enfin parfois des blessures du passé dans la relation aux parents n’ont jamais pu être exprimées et traitées, et la mort vient nous rappeler qu’il est maintenant trop tard et que les non-dits avec les parents resteront blessures permanentes.

 

Nous pourrons évoquer toutes ces questions lors de la rencontre du 22 novembre à St Denis.

Mais voici déjà quelques pistes.

 

La loi libère des affects. Beaucoup de conflits autour de l’héritage viennent de décisions prises dans un contexte affectif tendu où chacun cherche à tirer le meilleur ou à être au moins respecté, sans respecter les droits et les bonnes pratiques définies par la loi. Dans ce contexte toutes les manipulations et magouilles sont possibles. Et au lieu de se référer à la même loi définie par la justice, chacun veut faire triompher sa propre loi. Nos conflits d’héritage sont souvent la conséquence de nos anarchies et de la loi du plus fort. Or la loi de la République est faite justement pour nous protéger de la loi des affects et de la domination de toutes celles et tous ceux qui veulent triompher au mépris des autres.

 

Si vous allez voir un notaire ou un avocat, veillez à votre posture : allez-vous lui demander de vous faire gagner à tout prix ? ou allez-vous lui demander quelle est la loi et comment favoriser la justice pour tous ? Ne vous lamentez pas sur l’impossibilité de changer l’autre ! Clarifiez bien votre posture, recherchez la droiture, et vous trouverez la vraie force sans violence de rester debout et de construire des stratégies efficaces et respectueuses.

 

Choisir les intérêts que nous voulons privilégier. Mon intérêt personnel, l’appât du gain, le moi d’abord… ou l’intérêt commun, l’intérêt que chacun peut avoir à rechercher la paix… ou encore l’intérêt de rechercher ce qui aurait rendu fiers nos ancêtres et de lâcher ce qui leur aurait fait honte. Ce sont des choix personnels à faire.

 

Plutôt que de passer votre temps à ruminer sur l’autre, à l’accuser et à déverser votre aigreur ou votre agressivité, recentrez-vous d’abord sur vous-même et cherchez quels intérêts vous souhaitez défendre en priorité : votre intérêt personnel ? la recherche des chemins de la paix ? la droiture qui rendrait fier vos parents ? N’attendez pas que l’autre change ! Faire le clair sur vos priorités va changer vos stratégies.

 

Apprendre à parler et à écouter. Dans les tensions familiales, on laisse souvent déborder les affects, ou en s’enferme dans le silence et le mutisme. Quand on se parle, on cherche le plus souvent à convaincre l’autre que j’ai raison ou qu’il a tort. Nos mots sont agressifs et nos affects deviennent des jugements sur l’autre. On s’interrompt sans cesse, incapables de s’écouter. On croit que les émotions doivent se taire ou être cachées parce qu’elles sont perçues comme des faiblesses… alors que les émotions disent précisément la vérité de nos joies et de nos peines, de nos désirs et de nos blessures. La mort d’un proche vient souvent exacerber la souffrance de relations familiales conflictuelles, blessées ou toxiques.


Ne vous laissez pas obnubiler par la violence de l’autre. La meilleure manière de vous en protéger, c’est de vous demander de quelle manière et dans quel espace vous pourriez apprendre les règles du dialogue ? Comment m’y prendre pour accepter que nos points de vue soient différents et que nos désaccords peuvent renoncer au combat pour devenir conciliation, négociation, médiation ? La meilleure stratégie pour y arriver, c’est que je cesse de parler de l’autre, de le dénoncer, de le juger, mais sans me taire ! Si je parle, c’est pour parler de moi : plutôt que d’accuser l’autre de me faire du mal, je dis ce que je ressens, ce que je désire, ce que j’espère, ce que je pense. Plutôt que dire à l’autre qu’il est nul et qu’il raconte n’importe quoi, je dis seulement que je ne suis pas d’accord, que j’ai un autre avis, une autre proposition. Plutôt que d’interrompre l’autre, je le laisse aller au bout de ce qu’il veut dire (sauf si c’est des insultes) et ensuite je lui dis que je l’ai écouté et que je lui demande maintenant de m’écouter. Tout cela, ce sont les règles du dialogue. La plupart du temps on ne nous l’a pas appris. Mais il n’est jamais trop tard pour l’apprendre. Nous nous y entraînerons le 22 novembre à la rencontre de St Denis.

 

Se réconcilier avec un parent défunt. Il arrive que nos parents meurent sans qu’on ait pu leur dire ce qui nous pèse sur le cœur. Il arrive qu’un frère ou une sœur auquel on ne parlait plus ait un accident, et à sa mort, nous sommes minés intérieurement de ce conflit non réglé. Et nous nous en rendons compte après sa mort, quand il est évidemment trop tard.

 

J’ai ressenti cela le jour de la mort de ma mère, quand j’ai trouvé dans ses papiers une lettre qu’elle m’adressait « à lire après sa mort » et où elle me disait son immense souffrance de notre difficulté à dialoguer et à nous comprendre. J’ai d’abord ressenti une grande colère envers elle et je lui ai crié par-delà la mort : « mais tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? » J’ai laissé passer le temps, les jours de l’enterrement, le temps du deuil. J’ai parlé de mon aigreur à l’un de mes proches. Et lorsque ma souffrance première a été un peu apaisée, je suis allé seul sur la tombe de ma mère. Et par-delà la mort, je ne lui ai pas reproché de ne pas me l’avoir dit plus tôt, je lui ai simplement demandé pourquoi. S’en est suivi un long temps de silence… et petit-à-petit, en moi j’ai ressenti que moi autant qu’elle on s’était chacun protégé, parce que notre relation était difficile, parce qu’on ne trouvait pas les mots, parce qu’on avait tous les deux peurs de faire plus de mal que de bien à soi, à l’autre, à la relation.

J’ai ressenti en moi une sorte de sérénité. J’ai ressenti une sorte de présence intérieure de ma mère. Je suis parti du cimetière apaisé et réconcilié. Et quelques semaines après j’ai pu remettre dans mon salon une photo de mes deux parents et la regarder avec gratitude.

 

Il y aurait encore beaucoup à partager, à partir de la manière dont vous, vous vivez ces tensions familiales exacerbées par un deuil. C’est pourquoi je vous invite à venir échanger à ce propos le 22 novembre à St Denis. Nous ne parlerons pas que du deuil. Nous parlerons des tensions familiales en général et des stratégies possibles pour réparer, apaiser, pardonner…

 

                                                           Marc THOMAS   -   marc-thomas@parole-semee.com 

 

Je vous présente maintenant cette rencontre du samedi 22 novembre

 

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Chers amis auditeurs de radio Arc-en-Ciel et vous tous qui me suivez sur mon Blog et sur les réseaux sociaux, j’ai une invitation pour vous dont le thème va intéresser beaucoup d’entre vous !

 

Le thème

·   comment réparer des relations abîmées ?

·   comment apaiser les tensions en famille ? entre voisins ?

·   comment pardonner ?

Nous sommes tous concernés par ces questions dans certaines de nos relations.


Je vous propose de venir échanger sur ces questions

le samedi 22 novembre de 9h à midi à Saint Denis dans une salle de la paroisse de La Délivrance.


Je vous proposerai quelques points de repères pour trouver les meilleurs stratégies pour améliorer nos relations difficiles. Puis nous échangerons tous ensemble, à partir de nos expériences et de nos questions.

Pour que vous puissiez repartir avec de nouveaux outils relationnels, pour être moins blessé dans des relations difficiles et pour apaiser les conflits.


J’invite spécialement à cette rencontre tous les auditeurs de mon émission sur Radio Arc-en-Ciel. Mais cette rencontre est ouverte à tous, de toutes religions, de toutes convictions, jeunes et adultes. N’hésitez pas à inviter vos proches, vos amis, vos collègues.


Il n’est pas nécessaire de vous inscrire. L’entrée est gratuite, un panier vous permettra de participer aux frais de cette rencontre, à la location de la salle, et à ma rémunération. Chacun y contribuera selon ses possibilités. Vous pourrez aussi y acheter mes livres et publications.


Si vous avez besoin d’autres renseignements, appelez-moi au 06 93 41 96 62.


Si vous souhaitez organiser une telle rencontre dans un autre coin de l’île c’est tout-à-fait possible : appelez-moi aussi ou écrivez-moi par mail : marc-thomas@parole-semee.com 



Téléchargez ici le texte de ce post



Téléchargez ici l'invitation à la rencontre paroles partagées du 22 novembre à St Denis

1 commentaire

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Invité
16 nov.
Noté 5 étoiles sur 5.

Bonjour Mr Marc Thomas

Je vous écoute depuis votre blog mail avec grand plaisir.

Je suis Marie Claire ( la dame de ménage de Mr et Mme Brunet), nous avons eu l occasion de se rencontrer chez eux lors de votre séjour en France.

J aimerai savoir si il y aura un replay de la conférence du 22 novembre au sujet de " Comment réparer des relations abîmées" car je ne suis pas à la Réunion mais que je serai intéressée car pour ma part c est avec ma sœur défunte... Merci de votre retour


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