S'aventurer vers l'imprévu
QUAND L’IMPRÉVU M’ENFERME
Face aux incertitudes d’un monde bouleversé,
j’ai souvent besoin de tout contrôler…
Je ne suis bien que si tout se passe comme prévu…
Je me sens incapable de supporter l’imprévu incontrôlable
et je m’enferme dans la peur de ce qui va arriver.
Face aux inquiétudes économiques, sociales et climatiques,
je me dis souvent qu’il est impossible de prévoir…
Je perds le moral et la motivation
parce que je me sens impuissant à changer quoi que ce soit,
et je m’enferme dans la tristesse, la déprime et la plainte.
Face à la violence dans nos familles et dans la société,
je me dis souvent que ça n’arrive pas qu’aux autres…
Je me sens en insécurité permanente,
et je m’enferme dans le stress, la crispation et la méfiance.
Face à tous les imprévus de notre monde,
j’ai souvent envie de fuir ou de m’enfermer…
car je vois le danger partout.
Les autres m’apparaissent comme autant de menaces
et je m’enferme dans le « chacun pour soi » et l’agressivité.
Par toutes ces conduites d’enfermement,
je crois me protéger des dangers extérieurs !
Mais au contraire je suis envahi de l’intérieur et intoxiqué
par l’angoisse, le stress, la méfiance, l’aigreur, les lamentations et les accusations.
HEUREUX IMPRÉVUS
Et pourtant, c'est souvent dans l'imprévu
que se produisent les plus belles rencontres
et que déclenchent nos plus belles ressources ! Combien de fois nous sommes-nous dits après coup :
cet imprévu m'a paniqué et bouleversé sur le moment,
mais j'ai découvert ma capacité à faire face,
et finalement, j'ai grandi !
De mêm les plus belles relations amicales ou amoureuses
sont quasiment toujours imprévues voire imprévisibles !
Alors comment faire pour accueillir l'imprévu et y faire face ?
VIVRE L’IMPRÉVU SEREINEMENT ET PAISIBLEMENT
Je me prépare
Quand je m’aventure dans une nouvelle randonnée en montagne,
je prépare mon sac, mon pique nique et mes barres de céréales,
je consulte la météo et les itinéraires, en faisant place à l’imprévu,
j’évalue le temps nécessaire avec une marge d’incertitude,
De même face à la randonnée de la vie et à ses imprévus
je me prépare pour m’aventurer dans un monde à la fois connu et à découvrir,
j’envisage à la fois les repères sécurisants et les imprévus,
je prends soin de moi et je nomme mes ressources et mes fragilités…
Je me protège
Quand je m’aventure dans une randonnée en montagne,
je prends de quoi me protéger du soleil et de la pluie,
je mets des chaussures adaptées au terrain,
je prévois les pansements nécessaire en cas de chute,
j’emporte de quoi m’assurer si je fais de l’escalade,
je vérifie mon téléphone pour pouvoir appeler en cas de souci.
De même face à la randonnée de la vie et à ses imprévus,
je me protège pour m’aventurer en sécurité,
je respecte les règles de sécurité en voiture,
je ne me promène pas seul dans des secteurs dangereux…
Je développe la confiance en moi
Quand je m’aventure dans une randonnée en montagne,
j’évalue mes forces et mes faiblesses, mes capacités et mes limites.
je m’entraîne dans les semaines qui précèdent,
je me fais confiance et je m’assure pour éviter les embûches.
J’ose m’aventurer sur des chemins même s’ils sont difficiles,
et j’ai appris à m’adapter aux imprévus du chemin et de la météo.
De même face à la randonnée de la vie et à ses imprévus,
je peux oser m’aventurer et vivre mes désirs, mes besoins, mes aspirations
sur des chemins incertains qui parfois modifieront l’itinéraire,
réorienteront le projet et finiront par l’enrichir de dimensions nouvelles.
Ceci nécessite que mon éducation et la vie m’aient appris à affronter les risques.
Eduquer ses enfants, ce n’est pas seulement les protéger,
mais aussi en leur apprendre à affronter les risques :
ils vont découvrir qu’ils ont eux les ressources pour le faire
et qu’ils peuvent développer leurs capacités d’auto-protection.
Je m’adapte
Quand je m’aventure dans une randonnée en montagne,
je m’adapte à la configuration du terrain et aux conditions météo,
je m’adapte aux pierres du chemin ou aux terrains glissants,
j’adapte mon rythme au dénivelé et à mes capacités respiratoires,
je m’adapte aux éventuelles déviations ou contournements
De même face à la randonnée de la vie et à ses imprévus,
je ne peux avancer vers mon but que si je m’adapte à ce qui ne dépend pas de moi.
En voiture je sais où je veux aller, mais je m’adapte aux conditions de circulation
et à tous les autres conducteurs qui croisent ma route.
S’aventurer dans la vie nécessite de m’adapter sans perdre mon âme
quand l’imprévu vient perturber mes projets, interroger mes choix.
Il s’agit alors d’inventer des stratégies nouvelles
pour réorienter mon cap sans perdre mes objectifs.
Je m’associe à d’autres
Quand je m’aventure dans une randonnée en montagne,
je peux compter sur le soutien de mes compagnons…
les coureurs du Grand Raid de la Réunion savent l’importance de l’assistance,
et on n’arrive pas au Mont Blanc sans s’encorder.
De même face à la randonnée de la vie et à ses imprévus,
le « chacun pour soi » et la méfiance ne font qu’augmenter les risques.
Se serrer les coudes diminue la peur, la solidarité apporte le soutien en situation de danger.
Et nous connaissons tous les élans de solidarité en cas de catastrophe.
M’AFFIRMER ET ACCUEILLIR L’IMPRÉVU
Fais-tu partie de ceux qui se mettent à l’écoute
à la fois d’eux-mêmes et de l’imprévu qui survient
au cœur de leurs désirs, de leurs besoins, de leurs aspiration ?
Ceux qui savent consentir et s’adapter sans perdre leur âme
quand l’imprévu vient perturber les projets, interroger les choix.
Ceux qui savent inventer des stratégies nouvelles
pour s’adapter à l’imprévu et réorienter leur cap.
Ceux qui savent s’aventurer vers les imprévus de la vie
pour découvrir en eux-mêmes des ressources insoupçonnées ?
C’est de la folie diront ceux qui veulent tout contrôler !
C’est du rêve diront ceux qui ruminent leurs déceptions !
C’est la seule façon de réaliser ses rêves diront ceux qui osent
et apprennent quotidiennement que l’imprévu accueilli et apprivoisé nourrit leur devenir !
Car ceux-là savent par expérience que l’imprévu est heureux :
il les conduit souvent bien au-delà de ce qu’ils avaient espéré
Marc THOMAS
QUI D’ENTRE VOUS, EN SE FAISANT DU SOUCI,
PEUT AJOUTER UNE COUDÉE À LA LONGUEUR DE SA VIE ?
Évangile selon St Matthieu 6, 25-34
Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.
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