La violence : 2. Tendre l'autre joue ?
Dernière mise à jour : 28 août 2021
Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. (Mt 5, 38-45)
ŒIL POUR ŒIL, DENT POUR DENT !
D’abord, Jésus indique des fausses pistes que nous connaissons bien :
« Œil pour œil dent pour dent »
Face à la violence, c’est souvent notre logiciel spontané :
l’agressivité d’une personne déclenche la mienne,
la violence subie déclenche le choc en retour,
le jugement reçu déclenche mes propres jugements…
Agressivité, vengeance, menaces, dénonciations, ladi-lafé…
Et même bien souvent, l’escalade de la violence :
« Pour un œil les deux yeux, pour une dent la mâchoire. »
STOP A L’AGRESSION
Nous connaissons cette soif de vengeance
où la violence de l’autre réveille notre propre violence.
Qui d’entre nous n’a jamais succombé à cette soif de vengeance ?
Qui d’entre nous n’a jamais répété en boucle les accusations et jugements sur l’autre ?
Qui d’entre nous n’a jamais été acteur ou victime du ladi-lafé ?
Qui d’entre nous ne souffre pas aujourd’hui
des invectives, des jugements, des accusations que véhiculent les réseaux sociaux
ou qui polluent nos vies familiales, professionnelles, les débats politiques
et mêmes les communautés chrétiennes ?
Face à la violence, CHANGE DE LOGICIEL !
HANGER DE LOGICIEL - 1
1. « Si on te frappe sur une joue, tends l’autre » ( Matthieu 5, 39).
Ce n’est sûrement pas une invitation à aller chercher les coups !
Car il s’agirait d’une invitation à se laisser violenter et à accepter d’être victime,
ce qui serait contradictoire à tout l’Evangile et aux Droits de l’Homme.
C’est donc plutôt : PRENDS LA VIOLENCE A CONTRE-PIED :
ne réponds pas aux coups par les coups : tu enclencherais une spirale de violence !
ne t’enfuis pas devant la violence : tu conforterais le violent !
Et
surtout : fais face à la violence
quand tu as quitté la spirale de la violence
et la peur qui te fait fuir,
présente toi debout face au violent,
soutenu par ta seule force intérieure
comme ce chinois devant les chars
de la place Tien An Men.
Comme François d’Assise
allant voir le Sultan musulman
au moment où son Eglise menait les croisades…
Seule ta force intérieure ferme et non violente
peut désarmer la violence.
La "provocation" de la non-violence :
comme Gandhi soulevant les petits et les pauvres,
pour aller réclamer justice aux autorités indiennes
sans autres armes que leur conviction…
Impossible pensez-vous ?
Il ne s’agit pas d’aller affronter le violent une fleur à la main !
Un boxeur ne va jamais au combat sans s’être protégé,
un pompier se protège pour aller face au feu !
Apprends d’abord à te protéger,
là où d’habitude tu subis.
Apprends d’abord à canaliser tes émotions,
là où d’habitude elles te font exploser ou imploser.
Apprends d’abord la confiance en toi,
là où d’habitude tu perds tes moyens
Apprends d’abord à laisser à l’autre sa violence
là où d’habitude tu te justifies
Apprends d’abord que tes blessures viennent d’un manque de protection de ta part,
là où d’habitude tu crois que c’est l’autre qui t’a blessé
Apprends d’abord à ne pas prendre pour toi les jugements
qui d’habitude te font mal.
Travail colossal pour faire cet apprentissage ? Non !
Commence par l’aspect que tu penses être le plus simple pour toi,
et tu verras que les autres s’enchaînent tout seul !
Alors tu quitteras le statut de victime,
tu ne récrimineras plus en boucle sur ce que l’autre t’a fait,
tu oseras dire non pour te dégager des relations toxiques,
tu prendras soin de tes propres blessures,
et tu les désinfecteras par la parole pour qu’elles cicatrisent. Tu pourras alors tendre l’autre joue sans prendre des coups…
La plupart des violents seront pris à contre-pied et ne te frapperont pas !
Ta force intérieure « en toi » aura désarmé la violence qui le met « hors de lui ».
Reste quelques situations trop explosives pour pouvoir les affronter. Retire-toi, protège-toi,
comme des policiers se retirent lorsqu’ils n’ont pas les moyens de faire face…
Ne t’acharne pas à vouloir convaincre celui qui ne veut pas t’écouter…
Trouve la bonne distance protectrice et porte plainte si nécessaire.
Non comme une fuite, mais comme un refus de la violence qui détruit.
Et puis ne passe pas ton temps à ressasser, ruminer, raconter…
car tu rumines un produit toxique qui te pourrit la vie. Quand un boxeur voit arriver un direct pleine face,
il fait un pas de côté pour éviter et se protéger
et le violent pris à contre-pied se retrouve dans les cordes…
Ta force intérieure est une force fragile, comme l’amour,
mais c’est la seule qui puisse désarmer le violent.
Marc THOMAS
C’était la 1ère piste pour changer de logiciel face à la violence
3 autres pistes dans la prochaine émission ou le prochain post.
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