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Photo du rédacteurMarc THOMAS

Traiter les allergies relationnelles


Nous connaissons tous des allergies.

Je ne digère pas le concombre.

J’ai acheté un jour un parfum qui m’a donné des démangeaisons. D’autres sont allergiques au pollen. D’autres encore au gluten. Etc.


Et puis nous sommes tous allergiques parfois à telle ou telle personne. Quand elle s’approche nous nous raidissons.

Pour nous, cette proximité est toxique.

Elle déclenche la peur, le stress, la colère, et un grand mal-être.


Magali (prénom modifié) évoque une personne de la famille de son mari.

Elle décrit cette personne comme envahissante, autoritaire.

Plusieurs semaines avant son arrivée, Magali commence à stresser, à ruminer. Quand la personne arrive, c’est insupportable, d’autant plus si ça dure…

jusqu’à perturber sa relation avec son mari.

Magali n’est pas la seule : beaucoup pourraient évoquer des situations semblables.


Que faire face à une personne que je ne supporte pas ?



Se taire n’est pas la solution

car le silence laisse l’autre faire

et me soumet à lui.


Parler est risqué

parce que l’agression subie

peut me conduire à des paroles violentes.


Faire comprendre à l’autre

est la plupart du temps voué à l’échec :

nous voudrions lui dire que ça ne nous convient pas et ce qu’il devrait faire

et ça se heurte à la volonté de l’autre de nous faire comprendre l’inverse !


Dire non fermement et calmement sans argumenter serait la seule solution,

dire non puis prendre de la distance ou du recul d’une manière ou d’une autre…

Mais c’est impossible pour Magali, prête à s’effondrer ou à exploser.


Alors comment faire ?

Deux solutions : les mêmes que pour les allergies physiques !


SE PROTÉGER EN ÉVITANT


J’ai écrit « en évitant » et pas « en fuyant ». Car fuir n’est que le dernier recours quand le mal est déjà fait !


Quand il y a du concombre sur un plat,

je me protège en évitant d’en prendre. Si j’en prends, j’accepte les probables conséquences passagères,

mais je n’accuserai pas le concombre !


Si ta proximité avec une personne est toxique pour toi, évite de la rencontrer.

Avant qu’elle n’arrive, tu peux dire non

et organiser ta vie pour être le moins possible à son contact… Inutile de passer des heures à décrire ce qui t’intoxique :

choisis ton autonomie en restant à distance.


C’est parfois difficile et nous pensons que c’est impossible

d’éviter et de prendre de la distance,

parce que nos peurs des réactions nous conduisent à nous soumettre,

ou parce que nos jugements sur nous-mêmes (« Je ne devrais pas réagir, comme ça… »)

finissent par faire taire nos besoins de protection.


Et aussi car la tension et le mal-être risquent de nous faire tout interpréter à l’envers :

quand Magali ne supportait pas cette personne,

son mari lui a conseillé de partir un moment : elle a compris que son mari la rejetait, alors que celui-ci voulait seulement la protéger.

Il y a des moments où nous sommes tellement envahis et intoxiqués

que la seule chose à faire est une cure de désintoxication, une cure de retour sur soi.


Si je suis allergique au gluten,

j’évite le pain et je choisis des produits de remplacement.


Si je suis allergique à un certain type de personnes,

je ne tourne pas ça en boucle pendant des jours et des jours,

car je m’intoxique alors moi-même. Comme celui qui évite le gluten cherche des produits de remplacement,

ma priorité est de chercher des personnes avec qui j’ai du feeling

et d’aller me nourrir de relations saines et énergisantes.


SE DÉSENSIBILISER


Je ne suis pas médecin allergologue et je n’y connais rien.

Je sais seulement que l’allergologue va tester des produits

et chercher à améliorer la réaction allergique de mon corps.


Notre dialogue avec Magali était dans le même esprit :

elle a nommé à quel point la personne qu’elle ne supportait pas

lui rappelait son enfance, son éducation,

des relations avec des adultes qu’elle a subies de façon douloureuse,

sans que l’enfant qu’elle était puisse se protéger.


La personne que Magali ne peut pas approcher aujourd’hui

est peut-être une personne « toxique »

et certains de ses actes et paroles semblent bien illégitimes.


Mais si Magali ne peut pas supporter,

c’est parce que cette personne réveille en elle des blessures non cicatrisées.

La personne et ses actes ne sont qu’un déclencheur, ils n’en sont pas la cause première.


Désensibiliser l’allergie à cette personne et à celles qui lui ressemblent

consistera pour Magali à traiter ses blessures d’enfance,

à désinfecter par ses mots d’adulte ce qui n’a pas permis la cicatrisation de l’enfant.


Pendant plusieurs dizaines années j’ai eu des problèmes digestifs

et des crises d’aérophagie la nuit. Un médecin gastro-entérologue m’a fait tous les examens nécessaires,

il a diagnostiqué une hernie hiatale, cause de cette aérophagie douloureuse. Mais il a commenté : "cette hernie explique les douleurs,

mais elle n’explique pas leur intensité ni leur répétition quasi quotidienne."

Et il a ajouté à ma très grande surprise : « Avez-vous eu une blessure d’enfance ? »


Environ 10 ans après, j’étais en psychothérapie

dans une période difficile, avec crise aiguë d’aérophagie. Ma thérapeute m’a demandé de décrire ma douleur, et d’exprimer mes ressentis. Une crise de larme est montée, et avec elle un souvenir inconscient :

un évènement de ma toute petite enfance que j’ai pu nommer dans les larmes .

Depuis, la hernie hiatale demeure certes un peu fragile,

mais les crises d’aérophagie ont disparu et mes nuits sont paisibles…


Désensibiliser nos fragilités qui se réveillent à chaque évènement …

Nous n’avons pas le pouvoir de changer les personnes qui nous entourent.

Nous avons le pouvoir de prendre soin de nous,

d’identifier nos fragilités et nos blessures,

de les protéger en disant non et en évitant,

et de soigner ce que ça réveille en nous.



Marc THOMAS - 0ctobre 2021

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