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Photo du rédacteurMarc THOMAS

Expérimenter la résurrection dans notre quotidien-1

1. avec Marie Madeleine



Ce texte est une relecture de l’Evangile de Jean, chapitre 20 (ici en noir)

commentée (en bleu) au fil du texte


EVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN - chapitre 20 |


01 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;

c’était encore les ténèbres.

les ténèbres de la nuit… les ténèbres du deuil et de la tristesse


Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

02 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait,

et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau,

et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

l’incertitude, la peur… la perte...


03 Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.

04 Ils couraient tous les deux ensemble,

mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.

Petit détail sympathique et inattendu dans un tel contexte :

« l’autre disciple », c’est bien Jean qui écrit,

et il rappelle qu’il est plus jeune que Pierre et court plus vite

L'expérience de la résurrection n'empêche pas l'humour simple !


05 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.

06 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.

Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,

07 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,

non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

Aucun signe de vie, sinon les linges du cadavre absent… Pierre semble être interloqué, ne comprenant pas ce qui se passe


08 C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau.

Il vit, et il crut.

Quant à Jean, il lui suffit de voir les linges et surtout l’absence du cadavre pour croire. La fois s’enracine dans une absence…

mais aussi dans une relation d’amour que Jean a rappelé un peu plus haut,

lui « ce disciple que Jésus aimait »…

Expérience de la présence par-delà la mort.

Bien des personnes confrontées à la mort disent :

je le sens, il est en moi, il est tout près de moi…


10 Ensuite, les disciples retournèrent chez eux.

Etonnant mélange d’incompréhension, de questionnement et de foi…

qui les conduit à retourner chez eux…

On aurait pu croire qu’ils allaient alerter les autres…

Non, ils rentrent à la maison, probablement encore sonnés de ce qu’ils ont vu

et de l’absence du corps…


11 Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs.

Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.

12 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,

à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.

13 Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? »

Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »

La tristesse et les larmes de Marie-Madeleine…

Elle fait partie des disciples qui ont suivi Jésus tout au long de sa vie publique… Non seulement son ami Jésus est mort,

mais on a volé son corps, et elle ne sait pas où on l’a mis…

Marie de Madeline : celle qui a tout perdu…

Même une apparition ne la sort pas de sa torpeur ! Comme nous, quand nous avons l’impression d’avoir tout perdu…


14 Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là,

mais elle ne savait pas que c’était Jésus.

C’est au cœur de sa tristesse et de ses larmes qu’elle rencontre Jésus,

mais elle ne le sait pas et ne le reconnaît pas…

Comme nous quand nous sommes dans la détresse,

quand nous avons l’impression que personne ne peut nous comprendre…

et que nous ne pouvons plus voir les signes d’espoir ou de solidarité qui nous sont proposés.


15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :

« Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »

Rien de physique dans la résurrection : Marie Madeleine ne le reconnait toujours pas

Marie Madeleine voudrait prendre le corps de Jésus qu’on lui a enlevé…

Elle voudrait garder et s’attacher à ces traces du passé comme on s’attache à des reliques… comme on garde des objets, des vêtements de nos défunts, des photos souvenirs du passé, restant ainsi attaché à ce qu’on a vécu…


16 Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :

« Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.

« Marie » : ce prénom prononcé actualise aujourd’hui la relation d’avant…

« Marie ! » Marie-Madeleine

reconnue par son nom :

dans cette reconnaissance

elle expérimente la présence,

même si cette présence est bien différente


17 Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père.

Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père,

vers mon Dieu et votre Dieu. »

Mais attention ! La foi en la Résurrection ne consiste jamais

à retenir, à s’approprier, à garder pour soi…

Je crains parfois que certaines prières ou certaines louanges se complaisent

dans une sorte d’intimité captive avec mon Seigneur que j’aime et qui m’aime

et que je garde tout au fond de moi ou dans les affects chaleureux

de certains groupes de louange… « Ne me retiens pas » dit Jésus à Marie Madeleine, mais au contraire :

« Va trouver mes frères pour leur dire… »

Autrement dit, va porter la Bonne Nouvelle à mes frères, puis au monde…

Va annoncer aux Apôtres… »

La rencontre du ressuscité est aussitôt un envoi en mission

pour annoncer aux autres la Bonne Nouvelle.

Et Marie-Madeleine ne reste pas des heures dans l’intimité de Jésus,

aussitôt elle s’en va annoncer. De même les disciples d’Emmaüs n’ont pas reconnu Jésus quand il parlait avec eux sur la route… mais dès qu’ils le reconnaissent, ils ne le voient plus

et sortent aussitôt pour aller partager la Nouvelle !


Et puis j’ajoute encore : c’est d’abord à une femme que le ressuscité se manifeste.

Les Pères de l’Eglise ont écrit cette belle phrase : « Marie-Madeleine est l’Apôtre des Apôtres » Tous les évangélistes disent la même chose :

ce sont des femmes qui sont les 1ères à rencontrer le ressuscité,

et qui sont appelées à aller témoigner de la rencontre avec le Vivant.

Cela pourrait interroger nos comportements institutionnels actuels :

nous rappeler que ce sont des femmes qui ont annoncé la Bonne Nouvelle aux Apôtres…

Nous dire aujourd’hui que l’annonce de la Bonne nouvelle

n’est pas l’affaire des successeurs des apôtres que sont les évêques, les prêtres et les diacres… L’annonce de la Bonne Nouvelle est toujours un échange, un partage,

jamais un échange entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas…

Et pour Jean, c’est une femme qui annonce la Bonne Nouvelle de la résurrection aux apôtres !

Ca pourrait parfois inverser des perspectives

et conduire à une plus grande communion fraternelle…

C'est d'ailleurs la mission première des ministres de l'Eglise :

au service du peuple qui annonce la Bonne Nouvelle au quotidien,

et en charge de la communion dans la diversités...


Une 2ème partie de ce post poursuivra la lecture commentée de l’Evangile de Jean. Nous y retrouverons les Apôtres qui vont reconnaître le Christ au cœur de leur métier de tous les jours, au cours d’un pic-nic au bord du lac après la pêche !


Marc THOMAS




ALLELUIA

de Leonard Cohen



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