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Le bonheur de s'exprimer librement

Photo du rédacteur: Marc THOMASMarc THOMAS

Dernière mise à jour : 29 juil. 2024


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C’est si bon quand on peut se parler en confiance,

s’écouter et s’exprimer sans crainte des jugements, entre personnes bienveillantes

qui cherchent d’abord à se comprendre et à se soutenir…

 

Mais pourquoi tant de paroles blessantes ? tant de récriminations ? tant de ladi-lafé ?

Pourquoi donc tant de difficultés à dire ? à oser dire ? à ne pas savoir comment dire ?

 

Et si nous profitions des vacances ou de moments plus détendus pour prendre le temps de parler, pour demander à l’autre de nous écouter, pour proposer à l’autre de s’exprimer… Si nous profitions d’un temps de détente pour enfin oser dire ce que nous retenons depuis si longtemps. Vous me direz que ce n’est pas facile et vous avez raison ! Alors y aider

 

PLAIDOYER POUR LES MUETS

 

L’enfant – en latin « in-fans » - cela signifie : « celui qui ne parle pas ».

 

Un plaidoyer pour celles et ceux qu’on infantilise et qu’on déshumanise

en les faisant taire… en refusant de les écouter…

 

Un plaidoyer pour les victimes de nos relations toxiques,

pour celles et ceux qui ont cru bon de se taire pour ne pas blesser l’autre,

ou qui ont été tétanisés par les attaques jusqu’à en rester muets…

 

Un plaidoyer pour les écrasés des stéréotypes et de la pensée unique

celles et ceux qui ont dû se soumettre, en famille ou dans la société, à la pensée dominante,

sans avoir le droit – ou sans se le donner – à leur pensée propre et à leur parole originale…

 

Ces lignes sont un plaidoyer pour susciter la parole,

pour accompagner la parole, pour oser prendre la parole.


LE BONHEUR D’OSER PRENDRE LA PAROLE

 

Ne lisez pas ce qui suit comme une description idéale qui vous paraîtrait bien vite inacccessible. Mais essayer d’y repérer tel ou tel moment que vous vivez déjà, ou que vous pourriez vous entraîner à vivre sans trop de difficulté… Et à telle ou phrase, laissez venir le visage d’une personne qui vous est proche avec qui vous pouvez vivre cela, d’une personne qui ressemble à ce qui est décrit ici… Et profitez donc des vacances pour lui faire un petit signe, lui envoyer ce texte, ou aller la voir…

 

Ces paroles créatrices…



le bonheur des premiers mots de nos enfants…

la chaleur des histoires

que les enfants et les adultes se racontent mutuellement…

la résonnance des premiers « je t’aime »

la joie d’un dialogue enfin restauré…

la liberté ressentie quand j’ai osé dire…

le soulagement de pouvoir enfin se dire à un cœur qui écoute…

l’allègement d’entendre ou de dire les mots du pardon…

et ajoutez les vôtres…

 

Toutes ces paroles créatrices ont un point commun :

toujours elles vous surprennent et surviennent dans l’inattendu…

Ce sont des paroles créatrices de vie, de communion, de bonheur…

 

Ces balbutiements…

comme l’enfant en ses premiers mots,

ces mots parfois inaudibles entourés de larmes qui disent nos blessures…

ces mots émergés du cœur de soi à la sortie de la tempête…

ces mots risqués pour se faire comprendre…

ces mots tâtonnants pour rejoindre l’autre dans sa quête ou sa détresse…

ces mots prudents quand notre amour est blessé…

ces mots ébauchés dans une tentative de réconciliation…

et ajoutez les vôtres…

 

Tous ces balbutiements ont un point commun :

ils ne règlent pas tout, mais toujours ils apaisent et adoucissent,

car seuls ces mots là peuvent cicatriser nos blessures, personnelles et relationnelles…

 

Et René CHAR, poète et résistant français,  écrit (Chants de la Balandrane) :

Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d'eux.

 

Oui parfois, nous nous demandons comment nous allons dire, et finalement c’est quand nous commençons à dire que nos mots font surgir ce que nous portons en nous et que nous n’avions pas encore perçu…


Ces cris à la face du monde…

ces chants jaillis de nos joies et ces cris de douleur…

ces appels désespérés et ces cris de désespoir…

ces hurlements de peur et ces mots tremblants d’incertitude…

ces dénonciations de l’injustice et des pouvoirs illégitimes…

ces slogans de toutes les manifestations

et ces chants solidaires de toutes les résistances…

ces hymnes d’amour et d’alliance…

et ajoutez les vôtres… 

Tous ces cris ont un point commun :

ils expriment nos émotions,

nos enthousiasmes et nos souffrances,

ils libèrent nos énergies créatives ou salvatrices…

 

Ces mots du dialogue et de la coopération…

ces conversations entre amis qui partagent leur essentiel…

ces mots tendres qui prennent source dans un câlin ou y conduisent…

ces débats où chacun peut s’exprimer

et s’engage à écouter la diversité des points de vue…

ces apprentissages de la culture et de la langue de l’autre…

ces affirmations de soi qui sollicitent l’affirmation de l’autre…

ces négociations qui recherchent des compromis…

et ajoutez les vôtres…

 

Tous ces mots du dialogue et de la coopération ont un point commun :

ils expriment à la fois l’affirmation de soi et le respect de l’autre,

ils nomment l’altérité et la différence comme ressources complémentaires…

 

Tous ces mots évoqués… qui pour se dire ont besoin d’être accueillis

par une écoute bienveillante nécessaire pour rendre possible la parole libre…

par une conviction que la vérité n’est jamais possédée mais toujours recherchée…

par un abandon de la volonté de faire comprendre et de convaincre…

par un choix d’attendre et de désirer la lumière de la diversité des points de vue…

par une volonté de discerner la réalité telle qu’elle est et non telle que je la vois…

et ajoutez les vôtres…


Toutes ces mots qui ont besoin d’être entendus ont un point commun :


Ce n’est pas seulement aux silencieux de changer :

leur parole n’est possible

que s’ils sont accueillis dans leur différence

avec bienveillance.


 

Dans le même esprit, je souhaite partager avec vous ce qu’écrit Carl Rogers, ce grand psychologue du 20ème siècle, spécialiste de l’empathie et de l’écoute centrée sur la personne. Lui, le grand écoutant en écoute active nous dit ce qui se passe pour lui quand il peut s’exprimer et être écouté. Pour ma part, mon métier consiste aussi à écouter, mais j’ai également besoin d’espaces de sincérité où je peux m’exprimer et être accueilli et entendu, et je confirme tout-à-fait dans mon expérience ce que Carl Rogers écrit :

 

 

J’aime être entendu. Un certain nombre de fois dans ma vie, j’ai eu l’impression d’être écrasé par des problèmes insolubles, ou bien de tourner en rond dans des cercles infernaux. Pendant une certaine période, accablé par des sentiments d’indignité et de désespoir, j’ai même été certain de sombrer dans la psychose.

 

Je considère que j’ai été plus heureux que d’autres en rencontrant à ces moments-là des  personnes qui ont été capables de m’entendre et de me délivrer du chaos de mes sentiments. J’ai eu la chance de trouver des personnes qui ont pu entendre plus profondément que moi-même le sens de ce que je disais et ils m’ont répondu à tous les niveaux où j’essayais de communiquer.

 

Je puis vous assurer que lorsque vous vous trouvez dans un tel désarroi psychique et que quelqu’un vous écoute réellement sans porter de jugement sur vous, sans essayer de prendre sur lui vos responsabilités, sans essayer de vous façonner, ça fait rudement du bien. Chaque fois, cela a relâché la tension qui existait en moi. Cela m’a permis d’exprimer les sentiments effrayants que j’éprouvais, les sentiments de culpabilité, de désespoir, les confusions qui avaient été mon lot.

 

Quand j’ai été écouté et entendu, je deviens capable de percevoir d’un œil nouveau mon monde intérieur et d’aller de l’avant. Il est étonnant de constater que des sentiments qui étaient parfaitement effrayants deviennent supportables dès que quelqu’un nous écoute. Il est stupéfiant de voir que des problèmes qui paraissent impossibles à résoudre deviennent solubles lorsque quelqu’un nous entend, et que des situations qui semblent irrémédiablement confuses soudain s’éclaircissent lorsque l’on nous comprend. J’ai profondément apprécié les occasions où j’ai rencontré cette écoute sensible, empathique, qu’on voulait bien me consacrer.

 

Carl ROGERS : Liberté pour apprendre. Coll. Sciences de l’Education. Bordas-Dunod. 1975. p.24

 



Marc THOMAS

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